Agriculture biodynamique :  les grandes lignes

  

Sources :

        www.biodynamie-recherche.org

         Webinaire Recherche, Science et Biodynamie

              Conférence : Le Cours aux Agriculteurs, Rudolf Steiner et l’anthroposophie au tournant du XXe siècle, de Aurélie Choné,

             chercheur et professeur des universités  à l'Université de Strasbourg, facultés des mondes germaniques et nord-européens.

             

 

Un peu d'Histoire :

            Il y a 100 ans, au cours du mois de juin 1924, Rudolf Steiner donnait sur les terres du comte Karl von Keyserlingk à Kobierzyce, en Silésie (actuelle Pologne), une série de huit cours destinés aux agriculteurs.  Ces cours sont considérés comme fondateurs de ce qui sera nommé, après son décès en 1926, l'Agriculture Biodynamique. Le philosophe autrichien y remet en question l’orientation et la pratique de l’agriculture contemporaine. C’était une réponse précoce à la prolifération de l’agriculture chimique. Steiner a jeté les bases d’une agriculture alternative, qui “soignerait la terre”... Il a mis en route un processus qui a conduit au développement, à l’articulation et à la dénomination de l’agriculture biodynamique, dont le point culminant a été la publication du livre “BioDynamic Farming and Gardening” par Ehrenfried Pfeiffer en 1938.

Il s'inspirait de sources variées telles que  Paracelse, Goethe, Hahnemann (l'homéopathie est très présente dans la biodynamie), l'alchimie, les philosophies et conceptions du monde orientales. Il ne rejette pas du tout la science mais dénonce une science trop matérialiste, théorique et déconnecté de la réalité vivante.

 

Les principes de la biodynamie :

·         La terre est un être vivant, dans un univers vivant caractérisé par une matrice physique-spirituelle

·         Les substances sont porteuses de forces de vie créatrices

·         Les rythmes célestes influencent directement la vie terrestre

·         Les animaux et les humains s'émancipent des rythmes célestes

·         La ferme est une individualité vivante, dynamique et spirituelle.

 

Rudolf Steiner s'appuie sur les travaux scientifiques de Goethe, et élabore une nouvelle théorie de la connaissance. Elle comporte une approche sensible intégrant la subjectivité du chercheur, palliant ainsi au risque de l'abstraction, une approche qualitative se libérant de la tyrannie de la mesure, et une vision élargie qui prenne en compte le contexte local et global, jusqu'au cosmos, afin de ne pas couper l'objet d'étude de son environnement. Il s'agit d'une science phénoménologique : observer la forme de la plante, son port, sa forme, son mouvement, prendre au sérieux son propre ressenti, affiner toujours plus ses propres organes de perception, et mettre de côté ses préjugés.

 

Le praticien en biodynamie porte un regard neuf et pleinement présent sur ce qu'il voit. Il va à la rencontre d'un autre être vivant et non d'une machine modélisable, ou d'un matériel végétal. Il s'agit également de ne pas dissocier la plante de son contexte, mais de prendre en compte la cohabitation, la co-évolution des êtres vivants, leur capacité à interagir entre eux et à se transformer réciproquement à travers leurs échanges (par exemples les arbres et les champignons, les fleurs et les papillons...).

« A la croissance des plantes, le ciel entier participe avec ses étoiles ».

En faisant appel à son propre ressenti, le praticien échappe au dualisme objectivité/subjectivité, qui rejoint le dualisme science/art. Pour Steiner, l'art est un pont entre le visible et l'invisible, le sensible et le supra-sensible.

 

Les préparations :

Dans ses prescriptions aux agriculteurs, il présente huit préparations reposant sur un système complexe de correspondances. Tout est lié : forme des plantes, éléments présents dans le sol, les cinq éléments et les planètes.

L'utilisation des préparations repose sur l'observation des phénomènes basée sur l'approche sensible et qualitative. Il faut savoir percevoir les ambiances, adopter une attitude d'ouverture et de réceptivité afin de percevoir le jeu des forces cosmiques et telluriques, des forces de structuration et de déstructuration, comprendre les différentes polarités et forces modelantes qui travaillent la matière. Seulement ainsi le praticien pourra-t-il agir dans telle ou telle direction, en fonction des besoin de la plante ou du sol. C'est donc une approche très pragmatique et fonction du terrain, des sols, du temps qu'il fait ...

Le danger principal serait d'appliquer des recettes toutes prêtes, sans les comprendre, sans les relier à son vécu spirituel.

Steiner a la conviction qu'il faut déverser partout la vie, afin que toute chose agisse.

 

·         Par exemple, la fumure a une action vivifiante et astralisante sur le sol terrestre en dosage homeopathique.

·         Le brassage : tout doit être en rotation. La dynamisation repose à la fois sur le mouvement spiralaire de l'énergie (création d'un vortex) et sur la théorie de l'intentionalité. « L'homme transmet quelque chose à ce qu'il façonne lui-même. »

Selon le philosophe Brentano, qui fut le professeur de Steiner (ainsi que celui de Freud et de Husserl) : « Toute conscience est intentionnelle ».

·         Les rythmes cosmiques : chez Goethe et Steiner, l'idée de polarité est essentielle.

Elle définit le rythme de la nature, un mouvement d'oscillation permanent et d'équilibre entre 2 pôles opposés. Cette dualité va ensuite être dépassée. Il y a des polarités multiples : neurosensorielle/métabolique, cosmique/tellurique, ascendante/descendante... Ces polarités sont mises en mouvement grâce au système rythmique. Les rythmes naturels ont lieu aussi bien au niveau macrocosmique (planètes), que microcosmique (être humain), ces deux dimensions étant liées. Tout ce qui se passe sur terre n'est qu'un reflet de ce qui se passe dans le cosmos. L'accent est mis sur l'influence des planètes et surtout de la lune, ce qui abouti au Calendrier lunaire utilisé depuis plusieurs décennies. 

 

Pour résumer :

« La biodynamie repose sur une méthode holistique qui vise à permettre d'accéder à la connaissance des plans subtils du vivant, de la réalité. Les plans subtils sont notamment les énergies invisibles à l'oeil nu, mais qui agissent constamment dans l'atmosphère.

Rudolf Steiner a élaboré une théorie de la connaissance supra-sensible, inspirée très fortement des travaux scientifiques de Goethe, qui visent à prendre en compte ces dimensions non visibles du vivant grâce à une méthode fondée sur l'observation sensible, phénoménologique des plantes, des sols, de l'environnement, jusqu'aux planètes ». Elle n'oppose pas science et spiritualité, mais les considère comme les 2 versants d'une même épistémé.

L'observation prônée est semblable à une pratique méditative.

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